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Haïti : Médecins Sans Frontières présente son rapport semestriel et alerte sur la situation humanitaire

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L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a présenté, ce mardi, son rapport d’activités couvrant la période de septembre 2024 à février 2025, lors d’une conférence de presse tenue à Pétion-Ville. Face à l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti, les responsables de la mission ont dressé un bilan préoccupant, tout en réaffirmant leur engagement auprès de la population.

Selon Benoît Vasseur, l’un des chefs de mission de MSF en Haïti, des plans sont à l’étude pour relancer les activités dans les centres de santé temporairement fermés en raison de l’insécurité, notamment ceux situés à Turgeau et à Carrefour.

Durant les six mois couverts par le rapport, les équipes de MSF ont réalisé 72 812 consultations générales, 10 418 consultations de santé maternelle et pris en charge 31 554 cas d’urgence. Par ailleurs, 4 891 survivants de violences sexuelles et basées sur le genre ont bénéficié de soins et de soutien.

MSF alerte également sur une recrudescence inquiétante des cas de choléra. À l’hôpital Drouillard, à Cité Soleil, 117 patients ont été admis pour suspicion de choléra entre septembre et janvier. En février, ce chiffre est monté à 177, dont 50 cas sévères nécessitant un transfert au centre de traitement du choléra de Fontaine.

Face à l’intensification des violences armées dans la région métropolitaine, MSF souligne une hausse notable des victimes. En moins de dix jours, ses équipes ont pris en charge 314 patients blessés, dont 90 directement touchés par des actes de violence.

Présente notamment à Delmas, Tabarre et dans d’autres zones sensibles de la capitale, l’organisation continue d’assurer des services médicaux gratuits, malgré les risques encourus.

Les femmes, principales victimes de la crise

Diana Manilla Arroyo, cheffe de mission de MSF, a pour sa part insisté sur la vulnérabilité accrue des femmes durant cette période de turbulences. « Dans nos centres, nous recevons un nombre élevé de femmes victimes de violences physiques et sexuelles », a-t-elle déclaré.

Appel à la stabilité pour poursuivre la mission

Malgré les nombreux obstacles, MSF réaffirme sa volonté de rester aux côtés de la population haïtienne. L’organisation espère un retour progressif à la sécurité pour pouvoir rouvrir les centres fermés et renforcer son soutien médical dans les zones les plus touchées.

Renforcement de la sécurité : Haïti engage des discussions stratégiques avec la Junte Interaméricaine de Défense à Washington

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Une délégation haïtienne, dirigée par le Conseiller-Président Smith Augustin, a été reçue, le 14 avril 2025, à la Maison du Soldat, siège de la Junte Interaméricaine de Défense (JID). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts visant à moderniser les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) et à renforcer la coopération régionale en matière de sécurité.

La délégation haïtienne, accompagnée de la Mission permanente d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA), a exprimé sa reconnaissance envers la JID pour son soutien historique, notamment lors de l’élaboration du Livre Blanc sur la sécurité et la défense nationale (2014-2015). Ce document stratégique, considéré comme une base de réflexion pour la réforme des FAD’H, sera actualisé pour répondre aux nouveaux défis sécuritaires du pays.

Au cours de la rencontre, la délégation a présenté la vision actuelle du gouvernement haïtien de bâtir une armée républicaine, moderne, inclusive et respectueuse des droits humains, tournée vers le service à la population. Cette armée nouvelle génération devra être apte à intervenir dans divers domaines, du maintien de la paix à la réponse humanitaire.

Un point central des discussions a porté sur le renforcement des capacités humaines. Le gouvernement prévoit de former 20 000 soldats en quatre ans, avec des modules spécialisés en gestion de crises, intervention contre les groupes armés, cybersécurité, lutte contre le terrorisme et secours en cas de catastrophes naturelles.

La délégation a aussi plaidé pour la création d’une Académie militaire pour former les officiers, ainsi que des centres de formation régionaux pour les soldats. Ces infrastructures permettront de renforcer l’autonomie des FAD’H et de répondre de manière stratégique aux besoins sécuritaires du pays.

Enfin, la mission a mis en avant la volonté du gouvernement haïtien de renforcer ses liens avec les institutions régionales de défense, notamment le Collège interaméricain de défense (CID) et le Secrétariat à la sécurité multidimensionnelle (SSM) de l’OEA. L’objectif est de favoriser les échanges d’expertise, le partage de renseignements et l’amélioration des capacités techniques et scientifiques des forces haïtiennes.

Sécurité, frontières, aide sociale : Haïti lance un « budget de guerre » de 36 milliards de gourdes

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Le gouvernement haïtien a franchi un cap important dans sa réponse à la crise actuelle. Réuni en séance ordinaire, le Conseil des ministres, présidé par Fritz Alphonse Jean, Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a adopté le lundi 14 avril 2025,un budget d’investissement exceptionnel de 36 milliards de gourdes, qualifié de « budget de guerre ».

Ce budget spécial vise à répondre à l’urgence sécuritaire, sociale et humanitaire que traverse le pays, en allouant les ressources aux secteurs jugés les plus prioritaires.

Selon les détails communiqués, 37 % du budget, soit plus de 13 milliards de gourdes, seront consacrés au renforcement des forces de sécurité, incluant la Police nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti, les services de renseignement, ainsi que l’achat d’équipements spécialisés. L’objectif est clair : lutter contre les groupes armés qui déstabilisent le pays et restaurer la sécurité publique.

Une autre partie importante du budget, soit 17,24 %, est destinée à des projets d’aménagement de la bande frontalière. Il s’agit notamment d’améliorer le contrôle territorial et de mettre en place une gestion plus efficace des flux migratoires, dans une région stratégique et sensible.

Soutien aux secteurs sociaux

Le gouvernement n’a pas négligé la dimension sociale de la crise. Ainsi, 16,43 % des fonds seront dirigés vers des programmes sociaux prioritaires, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’assistance humanitaire et de l’aide aux populations vulnérables.

Dans son communiqué, le CPT affirme que ce budget spécial représente une volonté claire de l’État d’agir de manière décisive face aux défis multiples qui secouent le pays. Il marque également une avancée dans la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Transition, en particulier en ce qui concerne le rétablissement de la sécurité, la relance des services publics et la préparation aux élections à venir.

Le Conseil Présidentiel appelle enfin à l’unité nationale, à la solidarité et à l’engagement de tous les secteurs de la société, condition essentielle pour mener à bien cette nouvelle phase de redressement national.

Des vies en suspens sous la pluie : le cri des déplacés haïtiens

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Sous une pluie battante et des toiles de fortune, les déplacés internes de Port-au-Prince vivent dans une précarité grandissante. À Bois-Verna, dans l’ancien local du ministère de la Communication, ainsi que celui du ministère des Travaux publics à Delmas 33, transformés en site d’hébergement de fortune, hommes, femmes et enfants tentent de survivre dans des conditions inhumaines, livrés aux caprices du temps et à l’indifférence des autorités.

Dans ce bâtiment désaffecté, une odeur nauséabonde imprègne l’air. Des enfants, pieds nus, tentent de s’évader du quotidien en fabriquant des cerfs-volants en cette période pascale. À leurs côtés, des femmes enceintes, des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite expriment leur exaspération, leur fatigue, leur résignation.

Des abris précaires, une détresse bien réelle

La pluie, tombée sans relâche cette semaine, a transformé les abris de fortune – faits de planches, de bâches et de toiles mal ajustées en pièges humides et dangereux. “On est mouillés même quand on reste à l’intérieur. On ne dort presque pas”, confie une femme sexagénaire, seule depuis plusieurs mois, qui dit attendre en vain l’aide des autorités. “Cela fait plus de deux ans que nous sommes ici. Et rien ne change.”

Selon plusieurs déplacés, l’aide humanitaire reste sporadique et insuffisante quelques plats chauds, de rares couvertures, parfois une citerne d’eau potable. Un jeune homme, en train de laver ses vêtements assis sur une banquette, fustige l’inaction du gouvernement : “Ils n’ont aucun plan. Pendant que les plus vulnérables souffrent, ils ne font qu’annoncer”, déplore ces derniers.

Une annonce méconnue, une réalité ignorée

Ce même 14 avril, le gouvernement avait pourtant prévu le lancement d’une nouvelle phase du programme d’assistance humanitaire à l’intention des déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Selon les témoignages recueillis sur place, personne n’en avait entendu parler. L’initiative, censée distribuer des plats chauds aux sinistrés, reste pour eux un discours sans effet sur leur quotidien.

La veille, le 13 avril, le gouvernement avait également annoncé avoir distribué des bâches aux familles déplacées des camps de Delmas et de Bourdon pour les protéger contre les intempéries. Une mesure jugée tardive et insuffisante par ceux de Bois-Verna, laissés pour compte.

Pour beaucoup, l’espoir est simple : retourner chez eux ou, à défaut, quitter la capitale pour se réfugier en province. “Mais tant que les routes ne sont pas sécurisées, on est bloqués ici”, déplore un père de famille, les yeux rivés sur un ciel menaçant.

Malgré les promesses, les cris de détresse des déplacés continuent de résonner dans l’indifférence. Sur les visages, un mélange de fatigue, de colère et de résignation. Et dans les regards, un seul désir vivre dignement.

Haïti : la CARICOM et les États-Unis dénoncent les menaces contre la transition politique

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Alors que les gangs armés renforcent leur emprise sur Haïti et semblent vouloir renverser les institutions de transition, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et les États-Unis expriment leur vive préoccupation. Dans un communiqué publié le 13 avril 2025, la CARICOM condamne fermement ce qu’elle qualifie de tentative de coup de force, qu’elle juge inacceptable. Washington, de son côté, soutient sans réserve cette prise de position et promet d’intensifier son appui aux efforts régionaux en faveur de la stabilité en Haïti.

La situation se dégrade rapidement dans le pays, où une alliance de groupes armés menace de faire basculer le fragile équilibre politique en place, mis en œuvre par les acteurs haïtiens pour permettre un retour à l’ordre constitutionnel. Face à cette escalade, les dirigeants des États membres de la CARICOM ont exprimé leur profonde inquiétude, soulignant l’importance de préserver les mécanismes de transition établis.

Selon la CARICOM, les structures actuelles de gouvernance transitoire résultent d’un consensus délicat entre les différentes forces politiques haïtiennes, visant à organiser des élections démocratiques d’ici au 7 février 2026. Toute tentative de remise en cause de ce processus par la violence représente, selon l’organisation, un danger grave pour la stabilité du pays.

L’organisation régionale alerte également sur la dégradation de la situation humanitaire. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Rien qu’en mars dernier, près de 60 000 personnes ont dû fuir leur domicile en raison de l’insécurité croissante. Une intensification des violences ne ferait, selon la CARICOM, qu’aggraver la détresse des populations les plus vulnérables.

Dans ce contexte alarmant, la CARICOM a entamé des échanges avec les autorités haïtiennes et ses partenaires internationaux pour renforcer l’aide sécuritaire. Elle salue les efforts des forces haïtiennes ainsi que ceux de la Mission multinationale de soutien (MSS) menée par le Kenya, déployée pour rétablir l’ordre sur le terrain.

De leur côté, les États-Unis ont renouvelé leur soutien à la déclaration de la CARICOM et au Conseil présidentiel de transition. À l’issue de discussions avec Mia Mottley, Première ministre de la Barbade et présidente en exercice de la CARICOM, le Département d’État américain a réaffirmé son engagement aux côtés de la mission multinationale et des initiatives caribéennes.

Alors que les pressions s’intensifient sur les structures de transition, les appels à une mobilisation internationale accrue se font plus pressants. L’issue de cette nouvelle phase de tensions reste incertaine, tandis que plane la menace persistante des groupes armés et l’espoir fragile d’un retour à la normalité constitutionnelle en Haïti.

Vers une paix durable en Haïti : le PNAPADH fait son chemin

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Le comité de liaison du Processus National pour un Accord de Paix Durable en Haïti (PNAPADH), en partenariat avec la Fédération des Organisations des Jeunes (FOJ), a organisé, le 8 avril 2025, une conférence de presse pour rappeler l’importance d’instaurer une paix durable dans ce contexte de crise en Haïti. tout en promouvant le droit à l’éducation en Haïti. l’occasion pour les responsables de dénoncer les crises multiples qui paralysent le pays et appeler les décideurs politiques à mettre en oeuvre des mesures drastiques pour l’amélioration des conditions de vie de la population haïtienne.

Initiée par le Collège National des Démocrates (CND), le PNAPADH a pour mission de sensibiliser la population et de travailler avec divers acteurs de divers secteurs de la vie nationale pour instaurer une paix à l’ haïtienne. Depuis sa création, l’organisation a déjà rencontré plusieurs acteurs clés, dont une dizaine de partis politiques, pour discuter autour de la nécessité d’une paix durable dans le pays.

Lors de la conférence de presse, M. Léon a souligné que face à la situation sécuritaire actuelle, les membres du PNAPADH sont engagés dans une démarche de sensibilisation et de la promotion de la paix en Haïti. Celle-ci est non seulement un engagement, mais aussi une mission essentielle pour permettre à la population de vivre librement et en sécurité”, a t-il indiqué.

Lors de cette rencontre, le comité de liaison du PNAPADH a également exprimé sa solidarité avec les habitants de Mirebalais, Kenscoff, et d’autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, où plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison des actes de violence, selon les derniers rapports des organisations de défense des droits humains.

Dans cette bataille pour la paix, le PNAPADH a contacté plus de 100 organisations de défense des droits humains pour entamer des discussions sur des sujets assez cruciaux pour le peuple haïtien. L’organisation insiste également sur l’importance de maintenir les droits à l’éducation et à la santé, malgré la fermeture de plusieurs centres hospitaliers, dont celui de Mirebalais, récemment touché par l’insécurité.

Vanel Saintus, représentant de la FOJ, a salué l’initiative du PNAPADH et a appelé d’autres acteurs à rejoindre cet effort pour un avenir meilleur. Il a également lancé un appel à la conscience citoyenne afin de sortir le pays de la crise et travailler ensemble pour le bien-être du pays. Esdras Paul, étudiant à la Faculté de Médecine et de Pharmacie, membre adhérent du PNAPADH, a pour sa part lancé un appel d’urgence aux autorités étatiques, pour garantir la sécurité, le droit à la santé et la protection de tous les citoyens, en vue d’un fonctionnement normal des activités socio-économiques à travers tout le pays.

Haïti : Lancement de la première édition de la Semaine Nationale de la Santé

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La première édition de la Semaine Nationale de la Santé (SNS) a été lancée ce lundi 7 avril 2025, à Pétion-Ville, sous l’égide du Conseiller Président Louis Gérald Gilles. La cérémonie d’ouverture a réuni plusieurs personnalités, dont le ministre de la Santé Publique et de la Population, Dr Bertrand Sinal, ainsi qu’un représentant de l’OPS/OMS, parmi d’autres cadres issus de divers secteurs.

Cette semaine de sensibilisation, qui se déroulera du 7 au 13 avril, porte le thème “Santé se Avni”. Elle vise à sensibiliser la population et à former les acteurs du secteur médical dans le but de réorganiser le système de santé national. L’événement s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de la Santé.

Lors de son discours, le Conseiller Président Louis Gérald Gilles a salué les efforts des cadres du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et a souligné l’importance de cette première édition pour la population haïtienne. Il a réaffirmé l’engagement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à restaurer un système de santé fonctionnel.

Le ministre de la Santé, Dr Bertrand Sinal, a quant à lui précisé que la semaine serait dédiée à diverses thématiques médicales. Il a appelé les différentes structures à contribuer activement à la mission de stabilisation du secteur sanitaire et a exprimé l’espoir de bénéficier du soutien du CPT et du gouvernement pour surmonter les défis actuels de la crise sanitaire. De son côté, le Dr Oscar Barreneche, représentant de l’OPS/OMS, a salué l’initiative et a assuré de son soutien pour garantir le succès de l’événement.

Au cours de cette semaine, plusieurs activités sont programmées, telles que la distribution de kits pour les femmes allaitantes, des remises de plaques, des interventions thématiques sur la santé, des présentations de rapports, des visites dans des centres de santé mentale, une marche nationale pour la santé, ainsi qu’une grande foire de la santé à Pétion-Ville.

Violences armées : L’OIM dénombre plus de 31 000 déplacés dans le département du Centre

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Dans un rapport rendu public le 8 mars 2025, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), fait état de 31 586 individus, soit 6 324 ménages, qui ont été contraints de déplacés en raison de l’intensification des combats entre groupes armés. Cette situation dévastatrice a laissé de nombreuses familles sans abri et plongées dans une insécurité extrême. Selon l’organisation humanitaire, près de 96 % des déplacés sont restés dans le département du Centre, cherchant refuge dans des communes voisines où la solidarité des habitants a été mise à rude épreuve.

Depuis le 31 mars 2025, le département du Centre d’Haïti vit une crise humanitaire sans précédent, provoquée par une série d’attaques armées dans les communes de Saut d’Eau et Mirebalais. Ces violences, qui ont touché plusieurs sections des deux communes dont La Selle, Coupe Mardi Gras, Montagne Terrible et Canot à Saut d’Eau, ainsi que Grand Boucan et Crête Brûlée à Mirebalais ont forcé des milliers de personnes à fuir leur domicile.

Lascahobas, l’une des principales communes de la région, a accueilli près de 27 % des déplacés, tandis que Boucan Carré (25 %), Savannette (18 %) et Hinche (11 %) ont également pris en charge une grande partie de ces personnes en détresse. Les déplacés ont trouvé refuge principalement auprès de proches, dans des conditions souvent précaires, accentuant la pression sur les familles déjà fragilisées par les violences.

Par ailleurs, environ 34 % des déplacés, soit près de 10 637 personnes, ont été contraintes de s’installer dans 50 sites spontanés créés à la hâte pour faire face à l’afflux massif de personnes. Ces sites, principalement situés dans la commune de Boucan Carré, abritent près de 7 776 personnes, dans des conditions de vie extrêmement difficiles. L’accès à des services de base, tels que l’eau potable, les soins médicaux et la nourriture, reste une problématique majeure, alors que ces populations vulnérables vivent dans des espaces non aménagés et souvent insalubres.

La crise humanitaire dans le département du Centre reflète l’escalade continue de la violence entre groupes armés, qui rend difficile l’accès à l’aide humanitaire et met en péril la vie de milliers de civils. Alors que la situation se détériore chaque jour, les organisations humanitaires et les autorités locales peinent à répondre aux besoins urgents des déplacés, exacerbés par l’insécurité persistante.

Les défis sont énormes fournir une assistance alimentaire, sanitaire et de protection à des populations déplacées dans un contexte aussi volatile reste une priorité pour les acteurs humanitaires. Mais l’insécurité généralisée complique fortement ces efforts, rendant la situation encore plus désastreuse pour les victimes de ces violences.

Face à cette crise, l’appel à la solidarité et à une intervention internationale se fait de plus en plus pressant. Les autorités haïtiennes, en collaboration avec la communauté internationale, sont appelées à intensifier leurs efforts pour garantir la sécurité des civils et mettre fin à cette spirale de violence, tout en assurant un soutien vital aux milliers de déplacés du département du Centre.

Kenscoff : L’ONU dénombre environ 300 morts et plus d’une cinquantaine de bléssés lors des attaques armées

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Depuis plus de deux mois, la commune de Kenscoff, située sur les hauteurs de Port-au-Prince, est le théâtre d’attaques brutales menées par des groupes criminels. Selon un rapport publié ce 7 avril 2025, par le Bureau intégré des Nations en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), ces attaques ont fait au moins 262 morts et 66 blessés.

Les victimes sont à 53 % des civils et à 47 % des membres des groupes criminels. Les violences ont été particulièrement extrêmes, avec des exécutions à domicile, des meurtres en fuite et des viols. Environ 200 habitations ont été incendiées et plus de 3 000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers.

Les groupes criminels cherchent à étendre leur contrôle sur Kenscoff afin de déstabiliser la commune voisine de Pétion-Ville et affaiblir les autorités locales. Les forces de sécurité haïtiennes, déployées dès le début des attaques le 27 janvier, ont renforcé leur présence, mais n’ont pas réussi à restaurer l’ordre public, malgré l’aide de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).

Les dernières attaques ont eu lieu entre le 24 et le 27 mars, montrant que les groupes criminels continuent d’opérer dans la zone. Depuis le début des affrontements, quatre membres des forces de sécurité ont été tués et quatre autres blessés.

Malgré les efforts humanitaires des Nations Unies, des ONG et des services de l’État pour fournir de l’aide et de la protection aux victimes, le rapport souligne que ces initiatives demeurent insuffisantes face à l’ampleur des besoins et du traumatisme, en particulier chez les enfants, qui sont les premières victimes des violences. Le rapport appelle à une amélioration de la situation sécuritaire et au renforcement du soutien aux forces de sécurité haïtiennes.

Attaques armées à Mirebalais : SOS Journalistes et l’AJH appellent à une action urgente face à la violence contre les journalistes

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La presse haïtienne est en état de choc après l’enlèvement de Roger Claudy Israel, propriétaire de RC FM, et de son frère Marco Israel par des gangs armés à Mirebalais. La situation s’aggrave avec la disparition de Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l’Amérique (VOA), parallèlement les hommes armés poursuivent leurs violentes attaques contre d’autres travailleurs de la presse dans la région.

Le drame a éclaté lundi dernier, lorsque des hommes armés dirigés par Jeff Larose, alias « Jeff Gro Lwa », et Wilson Joseph, alias « Lanmò San Jou », ont envahi la commune de Mirebalais. Des centaines de détenus ont été libérés, des maisons incendiées, et plusieurs civils tués ou pris en otage. C’est dans ce chaos que Roger Claudy Israel, ancien journaliste de Radio Ginen, a été attaqué à son domicile, capturé avec son frère Marco. Une vidéo glaçante a été diffusée, montrant les otages sous la menace d’armes automatiques, provoquant une vague d’indignation dans le milieu journalistique haïtien.

Dans ce climat de violence inouï, Christophe Collègue, un autre journaliste bien connu, est porté disparu. Sa maison a été incendiée, et sa famille est sans nouvelles depuis l’attaque. Son fils, Anderson Collègue, journaliste à Radio Caraïbes a également été ciblé par les gangs. Plusieurs autres journalistes de la région ont été contraints de fuir leurs maisons, devenues des cibles des criminels.

Face à cette escalade, l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) et SOS Journalistes ont exprimé une profonde inquiétude. L’AJH a appelé les autorités à prendre des mesures immédiates pour protéger les journalistes et les médias, soulignant que chaque attaque contre un journaliste ou un média est une atteinte directe à la liberté de la presse et à la démocratie en Haïti.

« Il est impératif que l’État haïtien prenne des mesures concrètes pour garantir la sécurité des journalistes et protéger la liberté de la presse », ont insisté les deux organisations.

Les autorités haïtiennes sont appelées à réagir rapidement pour assurer la sécurité des journalistes, mais aussi de la population civile, qui subit les ravages de cette violence croissante. SOS Journalistes et l’AJH exigent la libération immédiate de Roger Claudy Israel, de son frère Marco, et de tous les autres otages détenus par les gangs. Ils demandent également un renforcement de la sécurité dans les zones affectées, ainsi que des actions concrètes pour protéger ceux qui risquent leur vie pour informer le public.

La situation à Mirebalais met en lumière les défis majeurs auxquels est confronté le journalisme en Haïti. Les journalistes, déjà exposés à de nombreuses menaces, sont désormais pris pour cibles par des groupes armés, sans protection adéquate. La liberté d’expression, pilier essentiel de la démocratie, est sérieusement menacée par l’impunité des gangs.

L’AJH et SOS Journalistes soulignent que la protection des journalistes doit devenir une priorité nationale. La presse libre et indépendante est indispensable à la démocratie. Sans elle, Haïti court le risque de sombrer davantage dans la violence et l’incertitude. Les médias jouent un rôle fondamental dans la défense des droits humains, la vérité et la justice.

Les autorités haïtiennes doivent agir sans délai pour garantir la sécurité des journalistes et assurer que la presse puisse continuer à exercer librement son rôle essentiel. La situation actuelle appelle une réponse rapide et décisive pour mettre fin à l’impunité et garantir un avenir plus sûr pour les journalistes en Haïti.

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