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Haïti-Politique: LE RAPPORT D’ENQUÊTE DU GROUPE D’EXPERTS DE L’ONU PRÉSENTERA BIENTÔT, PLUSIEURS ACTEUR HAÏTIEN INCLUS

Haïti-Politique: LE RAPPORT D’ENQUÊTE DU GROUPE D’EXPERTS DE L’ONU PRÉSENTERA BIENTÔT, PLUSIEURS ACTEUR HAÏTIEN INCLUS

BIENTÔT, PLUSIEURS ACTEUR HAÏTIEN INCLUS.

Le groupe d’experts de l’ONU, sera présenté ce vendredi 26 avril 2024, le rapport d’enquête sur la criminalité en Haïti, durant la période du 13 novembre 2023 au 15 février 2024, lors d’une séance d’information du comité des sanctions.

Selon ce qu’a révélé le groupe d’experts, la violence des gangs a atteint le plus haut de niveau et s’est propagée sur tout le territoire du pays avec des leaders de gangs sanctionnés qui continuent dans une violence armée très élevée malgré leur désignation officielle.

Le premier rapport que le groupe d’experts de l’ONU a rendu public le 18 octobre 2023 avait déjà annoncé que l’ancien président Michel Martelly et plusieurs parlementaires dont Youry Latortue, Prophane Victor et autres, ont fait partie de ceux qui participaient au financement des gangs dans le pays.

Selon les informations, des nouveaux noms sont ajoutés dans le dernier rapport du groupe d’experts, notamment des anciens présidents, premiers ministres, des ministres, parlementaires et des membres du secteur privé haïtien.

Haïti: Le REPT lance une semaine de plaidoyer pour la protection de l’éducation

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À l’occasion de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (SMAE), qui se déroulera du 28 avril au 5 mai 2025, le Regroupement Éducation Pour Toutes et Tous (REPT) appelle les organisations et institutions haïtiennes à se mobiliser en faveur de la protection du système éducatif, aujourd’hui en situation critique.

Dans une note de presse publiée le 22 avril, le REPT alerte sur la crise profonde que traverse l’éducation en Haïti. Des milliers d’enfants ne peuvent plus aller à l’école, notamment à cause de l’insécurité croissante, surtout dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les violences affectent directement élèves, enseignants et établissements scolaires.

Le thème retenu cette année par la Campagne mondiale pour l’éducation est clair : « Protégez l’éducation dans les situations d’urgence maintenant ». Il met l’accent sur le droit à l’éducation pour toutes et tous, même dans les contextes de conflits, de catastrophes naturelles ou de crises climatiques.

Dans ce contexte, le REPT prévoit une série d’activités de plaidoyer au cours de la semaine. Parmi les principales actions envisagées : Demander la mise en place d’une politique nationale d’éducation en situation d’urgence, avec des programmes concrets et des financements adaptés ; appeler à l’implémentation immédiate de ces programmes ; revendiquer la formation et l’accompagnement des enseignants dans les contextes de crise ; lancer des campagnes de sensibilisation pour encourager la mobilisation citoyenne autour de l’éducation ; renforcer le soutien psychosocial pour les élèves et enseignants et promouvoir l’inclusion des personnes en situation de handicap dans l’éducation d’urgence.

Le REPT souligne également que l’insécurité persistante, surtout dans la capitale, combinée à la vulnérabilité du pays face aux catastrophes naturelles, représente une menace constante pour le droit à l’éducation en Haïti.

« Le REPT, en poursuivant son engagement pour une éducation de qualité, compte sur la participation de toutes les forces vives du pays », conclut la note signée par M. William Théluslond, directeur exécutif du regroupement.

Crise: Le pouvoir politique en Haïti, fragilisé par la violence, selon Maria Isabel Salvador

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La cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Maria Isabel Salvador, a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 21 avril 2025, lors de la 15e réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la crise haïtienne. Elle a évoqué un contexte national en décomposition, risquant d’atteindre un point de non-retour, et accusé certains acteurs politiques d’exploiter la crise sécuritaire pour affaiblir davantage le pouvoir en place.

Dans son intervention, la diplomate s’est montrée pessimiste quant à la possibilité d’une solution durable sans un appui fort et continu de la communauté internationale. « Les autorités nationales ont intensifié leurs efforts, dans la limite de leurs moyens, pour renforcer les forces de sécurité et améliorer la coordination entre la police, les Forces armées d’Haïti et la Mission multinationale de soutien à la sécurité », a-t-elle déclaré. Néanmoins, elle souligne que ces efforts restent insuffisants face à l’emprise croissante des gangs armés, qui contrôlent désormais une grande partie de la capitale et élargissent chaque jour leur territoire.

Maria Isabel Salvador dénonce également une scène politique minée par la manipulation, la corruption et la mauvaise gouvernance. Selon elle, certains groupes instrumentalisent la violence pour conserver ou conquérir le pouvoir. Elle appelle le Conseil de sécurité à prendre des mesures fermes et adaptées, estimant qu’il est « essentiel que toute action renforce les institutions de sécurité, dans le respect de l’État de droit, sous autorité civile, et en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains ».

Par ailleurs, la représentante de l’ONU salue les initiatives du gouvernement haïtien, notamment les consultations nationales liées au référendum, à la conférence nationale, ainsi que les démarches du Conseil électoral provisoire (CEP) en vue de la tenue d’élections avant le 7 février 2026.

Mais elle reste claire, la situation sécuritaire et politique demeure extrêmement fragile. Selon elle, le véritable défi réside dans le renforcement effectif de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission multinationale dirigée par le Kenya, afin de contenir l’expansion des gangs, dont la montée en puissance ne faiblit pas.

Haïti pleure le Pape François, voix de paix et de justice

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Le Conseil Présidentiel de Transition a exprimé sa profonde émotion à l’annonce du décès du Pape François, survenu ce lundi 21 avril 2025. Dans un communiqué officiel, les membres du Conseil ont rendu hommage à une figure marquante de paix, de justice et de solidarité.

Le Conseil a salué l’engagement du souverain pontife en faveur des plus démunis et de la dignité humaine. « Il a su toucher les cœurs par sa foi, son humilité et son dévouement envers les plus vulnérables », souligne le message.

Au nom du peuple haïtien, le Conseil a adressé ses condoléances à l’Église catholique, à la communauté chrétienne d’Haïti et au Saint-Siège. Le message se conclut par un vœu : que l’héritage du Pape François continue d’inspirer le monde.

Le pape François est décédé à l’âge de 88 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral, selon un communiqué du Vatican. Son décès est survenu à 7h35, heure locale, dans sa résidence de la Casa Santa Marta, au Vatican. Le certificat de décès a été signé par le directeur de la Santé et de l’Hygiène du Vatican, Andrea Arcangeli.

Depuis plusieurs semaines, le pape souffrait de graves problèmes respiratoires. Il avait été hospitalisé pendant 38 jours à l’hôpital Gemelli de Rome, avant de regagner le Vatican le 23 mars dernier. Son dossier médical évoque une insuffisance respiratoire aiguë liée à une pneumonie bilatérale d’origine microbienne, compliquée par une bronchite chronique. Il souffrait également d’hypertension et de diabète.

Le décès du Pape François marque la fin d’un pontificat profondément ancré dans les valeurs humaines, et laisse un vide dans le cœur de millions de fidèles à travers le monde.

Port-au-Prince: Le calvaire des commerçants à l’avenue Christophe face à l’insécurité persistante

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L’atmosphère reste tendue à l’avenue Christophe, en plein cœur de la capitale, où les commerçants tentent tant bien que mal de maintenir leurs activités dans un climat d’insécurité grandissante. Au lendemain des célébrations de Pâques, ce lundi, plusieurs détaillants n’ont pas caché leur frustration face à une situation qui paralyse pratiquement toute la vie économique de la zone.

Depuis les offensives des membres de la coalition criminelle “Viv Ansanm”, les quartiers du centre-ville de Port-au-Prince ont été durement frappés. Pillages, destructions, attaques ciblées, les marchands de l’avenue Christophe, à quelques encablures de l’avenue Jean Paul II, vivent désormais dans l’angoisse quotidienne.

Sur place, le constat est alarmant des étals clairsemés, une clientèle rare et des visages fermés. Une jeune marchande, déplacée du marché Salomon après avoir fui la violence des gangs, tente de reconstruire un semblant d’activité commerciale. “Je suis là depuis ce matin, j’ai installé mes produits alimentaires, mais il est midi et je n’ai vendu que pour 750 gourdes”, se désole-t-elle. “Les gens ont peur. Ce quartier est quasiment désert. Les bandits nous empêchent de vivre”, poursuit-elle, appelant les autorités à reprendre le contrôle de la situation.

Plusieurs commerçants affirment avoir été menacés à plusieurs reprises. Certains rapportent même des tentatives d’extorsion ou des attaques violentes. Pour eux, l’État reste invisible. “Les autorités ne font rien. On nous laisse à notre sort pendant que les bandits s’organisent”, lance un autre vendeur, visiblement excédé.

Cette tension survient dans un contexte où la coalition “Viv Ansanm” multiplie ses offensives pour étendre son contrôle sur des quartiers stratégiques de la capitale. Dans la nuit du 20 au 21 avril, une tentative d’incursion armée a été signalée dans la rue Capois, non loin de l’avenue Christophe, semant davantage la panique.

Alors que l’économie informelle représente une part importante de l’activité urbaine, cette instabilité chronique compromet non seulement les revenus de milliers de familles, mais aussi la sécurité alimentaire de nombreux foyers.

Face à ce calvaire, les commerçants attendent un signal fort de l’État. Une réponse urgente s’impose pour stopper l’hémorragie et permettre à ces citoyens de continuer à vivre dignement de leur travail.

Haïti: Le gouvernement salue la mémoire du Pape François, “grand ami du peuple haïtien”

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Le gouvernement haïtien a exprimé sa profonde tristesse à la suite du décès du pape François, survenu ce lundi au Vatican. Dans un communiqué officiel, la Primature d’Haïti a rendu hommage à celui qu’elle décrit comme “un grand ami d’Haïti”, soulignant son engagement constant pour la justice, l’inclusion et les plus vulnérables.

« Par son humilité, sa voix toujours tournée vers les oubliés, et son engagement pour la justice et l’inclusion, il a incarné un leadership moral rare et profond », indique le communiqué. Le gouvernement haïtien a également rappelé que, dans les moments les plus difficiles de l’histoire récente du pays, le Pape François avait toujours exprimé sa solidarité, portant Haïti “dans sa prière et dans son cœur”.

Tout au long de son pontificat, François s’est distingué par des prises de position fortes en faveur des peuples marginalisés et des victimes de l’injustice à travers le monde. Il avait, à plusieurs reprises, adressé des messages de soutien à Haïti, notamment après des catastrophes naturelles ou lors de périodes d’instabilité politique.

Le gouvernement haïtien a présenté ses condoléances à l’Église catholique et à tous ceux, en Haïti et ailleurs, touchés par cette perte. « Le pays pleure un guide spirituel profondément attaché à la dignité humaine, à la paix et à la solidarité entre les peuples », conclut la note.

Un pontificat tourné vers les plus vulnérables

Jorge Mario Bergoglio, né en 1936 à Buenos Aires, a été élu pape en 2013, devenant ainsi le premier pontife originaire d’Amérique latine et le premier jésuite à accéder à la tête de l’Église catholique. Il avait choisi le nom de François en référence à saint François d’Assise, symbole de paix et de simplicité.

Durant ses douze années de pontificat, il s’est engagé pour la justice sociale, la protection de l’environnement, l’accueil des réfugiés et le dialogue interreligieux. Il a aussi poursuivi la lutte contre les abus sexuels au sein de l’Église. Sur des sujets sensibles comme l’avortement ou les droits des personnes LGBT, il a maintenu une ligne conservatrice, tout en appelant au respect et à l’écoute.

Décédé à l’âge de 88 ans, le pape François laisse derrière lui l’image d’un leader spirituel proche des peuples, notamment du peuple haïtien, auquel il a toujours manifesté une attention particulière.

Haïti : Médecins Sans Frontières présente son rapport semestriel et alerte sur la situation humanitaire

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L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a présenté, ce mardi, son rapport d’activités couvrant la période de septembre 2024 à février 2025, lors d’une conférence de presse tenue à Pétion-Ville. Face à l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti, les responsables de la mission ont dressé un bilan préoccupant, tout en réaffirmant leur engagement auprès de la population.

Selon Benoît Vasseur, l’un des chefs de mission de MSF en Haïti, des plans sont à l’étude pour relancer les activités dans les centres de santé temporairement fermés en raison de l’insécurité, notamment ceux situés à Turgeau et à Carrefour.

Durant les six mois couverts par le rapport, les équipes de MSF ont réalisé 72 812 consultations générales, 10 418 consultations de santé maternelle et pris en charge 31 554 cas d’urgence. Par ailleurs, 4 891 survivants de violences sexuelles et basées sur le genre ont bénéficié de soins et de soutien.

MSF alerte également sur une recrudescence inquiétante des cas de choléra. À l’hôpital Drouillard, à Cité Soleil, 117 patients ont été admis pour suspicion de choléra entre septembre et janvier. En février, ce chiffre est monté à 177, dont 50 cas sévères nécessitant un transfert au centre de traitement du choléra de Fontaine.

Face à l’intensification des violences armées dans la région métropolitaine, MSF souligne une hausse notable des victimes. En moins de dix jours, ses équipes ont pris en charge 314 patients blessés, dont 90 directement touchés par des actes de violence.

Présente notamment à Delmas, Tabarre et dans d’autres zones sensibles de la capitale, l’organisation continue d’assurer des services médicaux gratuits, malgré les risques encourus.

Les femmes, principales victimes de la crise

Diana Manilla Arroyo, cheffe de mission de MSF, a pour sa part insisté sur la vulnérabilité accrue des femmes durant cette période de turbulences. « Dans nos centres, nous recevons un nombre élevé de femmes victimes de violences physiques et sexuelles », a-t-elle déclaré.

Appel à la stabilité pour poursuivre la mission

Malgré les nombreux obstacles, MSF réaffirme sa volonté de rester aux côtés de la population haïtienne. L’organisation espère un retour progressif à la sécurité pour pouvoir rouvrir les centres fermés et renforcer son soutien médical dans les zones les plus touchées.

Renforcement de la sécurité : Haïti engage des discussions stratégiques avec la Junte Interaméricaine de Défense à Washington

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Une délégation haïtienne, dirigée par le Conseiller-Président Smith Augustin, a été reçue, le 14 avril 2025, à la Maison du Soldat, siège de la Junte Interaméricaine de Défense (JID). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts visant à moderniser les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) et à renforcer la coopération régionale en matière de sécurité.

La délégation haïtienne, accompagnée de la Mission permanente d’Haïti auprès de l’Organisation des États américains (OEA), a exprimé sa reconnaissance envers la JID pour son soutien historique, notamment lors de l’élaboration du Livre Blanc sur la sécurité et la défense nationale (2014-2015). Ce document stratégique, considéré comme une base de réflexion pour la réforme des FAD’H, sera actualisé pour répondre aux nouveaux défis sécuritaires du pays.

Au cours de la rencontre, la délégation a présenté la vision actuelle du gouvernement haïtien de bâtir une armée républicaine, moderne, inclusive et respectueuse des droits humains, tournée vers le service à la population. Cette armée nouvelle génération devra être apte à intervenir dans divers domaines, du maintien de la paix à la réponse humanitaire.

Un point central des discussions a porté sur le renforcement des capacités humaines. Le gouvernement prévoit de former 20 000 soldats en quatre ans, avec des modules spécialisés en gestion de crises, intervention contre les groupes armés, cybersécurité, lutte contre le terrorisme et secours en cas de catastrophes naturelles.

La délégation a aussi plaidé pour la création d’une Académie militaire pour former les officiers, ainsi que des centres de formation régionaux pour les soldats. Ces infrastructures permettront de renforcer l’autonomie des FAD’H et de répondre de manière stratégique aux besoins sécuritaires du pays.

Enfin, la mission a mis en avant la volonté du gouvernement haïtien de renforcer ses liens avec les institutions régionales de défense, notamment le Collège interaméricain de défense (CID) et le Secrétariat à la sécurité multidimensionnelle (SSM) de l’OEA. L’objectif est de favoriser les échanges d’expertise, le partage de renseignements et l’amélioration des capacités techniques et scientifiques des forces haïtiennes.

Sécurité, frontières, aide sociale : Haïti lance un « budget de guerre » de 36 milliards de gourdes

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Le gouvernement haïtien a franchi un cap important dans sa réponse à la crise actuelle. Réuni en séance ordinaire, le Conseil des ministres, présidé par Fritz Alphonse Jean, Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a adopté le lundi 14 avril 2025,un budget d’investissement exceptionnel de 36 milliards de gourdes, qualifié de « budget de guerre ».

Ce budget spécial vise à répondre à l’urgence sécuritaire, sociale et humanitaire que traverse le pays, en allouant les ressources aux secteurs jugés les plus prioritaires.

Selon les détails communiqués, 37 % du budget, soit plus de 13 milliards de gourdes, seront consacrés au renforcement des forces de sécurité, incluant la Police nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti, les services de renseignement, ainsi que l’achat d’équipements spécialisés. L’objectif est clair : lutter contre les groupes armés qui déstabilisent le pays et restaurer la sécurité publique.

Une autre partie importante du budget, soit 17,24 %, est destinée à des projets d’aménagement de la bande frontalière. Il s’agit notamment d’améliorer le contrôle territorial et de mettre en place une gestion plus efficace des flux migratoires, dans une région stratégique et sensible.

Soutien aux secteurs sociaux

Le gouvernement n’a pas négligé la dimension sociale de la crise. Ainsi, 16,43 % des fonds seront dirigés vers des programmes sociaux prioritaires, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’assistance humanitaire et de l’aide aux populations vulnérables.

Dans son communiqué, le CPT affirme que ce budget spécial représente une volonté claire de l’État d’agir de manière décisive face aux défis multiples qui secouent le pays. Il marque également une avancée dans la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Transition, en particulier en ce qui concerne le rétablissement de la sécurité, la relance des services publics et la préparation aux élections à venir.

Le Conseil Présidentiel appelle enfin à l’unité nationale, à la solidarité et à l’engagement de tous les secteurs de la société, condition essentielle pour mener à bien cette nouvelle phase de redressement national.

Des vies en suspens sous la pluie : le cri des déplacés haïtiens

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Sous une pluie battante et des toiles de fortune, les déplacés internes de Port-au-Prince vivent dans une précarité grandissante. À Bois-Verna, dans l’ancien local du ministère de la Communication, ainsi que celui du ministère des Travaux publics à Delmas 33, transformés en site d’hébergement de fortune, hommes, femmes et enfants tentent de survivre dans des conditions inhumaines, livrés aux caprices du temps et à l’indifférence des autorités.

Dans ce bâtiment désaffecté, une odeur nauséabonde imprègne l’air. Des enfants, pieds nus, tentent de s’évader du quotidien en fabriquant des cerfs-volants en cette période pascale. À leurs côtés, des femmes enceintes, des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite expriment leur exaspération, leur fatigue, leur résignation.

Des abris précaires, une détresse bien réelle

La pluie, tombée sans relâche cette semaine, a transformé les abris de fortune – faits de planches, de bâches et de toiles mal ajustées en pièges humides et dangereux. “On est mouillés même quand on reste à l’intérieur. On ne dort presque pas”, confie une femme sexagénaire, seule depuis plusieurs mois, qui dit attendre en vain l’aide des autorités. “Cela fait plus de deux ans que nous sommes ici. Et rien ne change.”

Selon plusieurs déplacés, l’aide humanitaire reste sporadique et insuffisante quelques plats chauds, de rares couvertures, parfois une citerne d’eau potable. Un jeune homme, en train de laver ses vêtements assis sur une banquette, fustige l’inaction du gouvernement : “Ils n’ont aucun plan. Pendant que les plus vulnérables souffrent, ils ne font qu’annoncer”, déplore ces derniers.

Une annonce méconnue, une réalité ignorée

Ce même 14 avril, le gouvernement avait pourtant prévu le lancement d’une nouvelle phase du programme d’assistance humanitaire à l’intention des déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Selon les témoignages recueillis sur place, personne n’en avait entendu parler. L’initiative, censée distribuer des plats chauds aux sinistrés, reste pour eux un discours sans effet sur leur quotidien.

La veille, le 13 avril, le gouvernement avait également annoncé avoir distribué des bâches aux familles déplacées des camps de Delmas et de Bourdon pour les protéger contre les intempéries. Une mesure jugée tardive et insuffisante par ceux de Bois-Verna, laissés pour compte.

Pour beaucoup, l’espoir est simple : retourner chez eux ou, à défaut, quitter la capitale pour se réfugier en province. “Mais tant que les routes ne sont pas sécurisées, on est bloqués ici”, déplore un père de famille, les yeux rivés sur un ciel menaçant.

Malgré les promesses, les cris de détresse des déplacés continuent de résonner dans l’indifférence. Sur les visages, un mélange de fatigue, de colère et de résignation. Et dans les regards, un seul désir vivre dignement.

Haïti : la CARICOM et les États-Unis dénoncent les menaces contre la transition politique

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Alors que les gangs armés renforcent leur emprise sur Haïti et semblent vouloir renverser les institutions de transition, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et les États-Unis expriment leur vive préoccupation. Dans un communiqué publié le 13 avril 2025, la CARICOM condamne fermement ce qu’elle qualifie de tentative de coup de force, qu’elle juge inacceptable. Washington, de son côté, soutient sans réserve cette prise de position et promet d’intensifier son appui aux efforts régionaux en faveur de la stabilité en Haïti.

La situation se dégrade rapidement dans le pays, où une alliance de groupes armés menace de faire basculer le fragile équilibre politique en place, mis en œuvre par les acteurs haïtiens pour permettre un retour à l’ordre constitutionnel. Face à cette escalade, les dirigeants des États membres de la CARICOM ont exprimé leur profonde inquiétude, soulignant l’importance de préserver les mécanismes de transition établis.

Selon la CARICOM, les structures actuelles de gouvernance transitoire résultent d’un consensus délicat entre les différentes forces politiques haïtiennes, visant à organiser des élections démocratiques d’ici au 7 février 2026. Toute tentative de remise en cause de ce processus par la violence représente, selon l’organisation, un danger grave pour la stabilité du pays.

L’organisation régionale alerte également sur la dégradation de la situation humanitaire. D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Rien qu’en mars dernier, près de 60 000 personnes ont dû fuir leur domicile en raison de l’insécurité croissante. Une intensification des violences ne ferait, selon la CARICOM, qu’aggraver la détresse des populations les plus vulnérables.

Dans ce contexte alarmant, la CARICOM a entamé des échanges avec les autorités haïtiennes et ses partenaires internationaux pour renforcer l’aide sécuritaire. Elle salue les efforts des forces haïtiennes ainsi que ceux de la Mission multinationale de soutien (MSS) menée par le Kenya, déployée pour rétablir l’ordre sur le terrain.

De leur côté, les États-Unis ont renouvelé leur soutien à la déclaration de la CARICOM et au Conseil présidentiel de transition. À l’issue de discussions avec Mia Mottley, Première ministre de la Barbade et présidente en exercice de la CARICOM, le Département d’État américain a réaffirmé son engagement aux côtés de la mission multinationale et des initiatives caribéennes.

Alors que les pressions s’intensifient sur les structures de transition, les appels à une mobilisation internationale accrue se font plus pressants. L’issue de cette nouvelle phase de tensions reste incertaine, tandis que plane la menace persistante des groupes armés et l’espoir fragile d’un retour à la normalité constitutionnelle en Haïti.

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