Le gouvernement haïtien a franchi un cap important dans sa réponse à la crise actuelle. Réuni en séance ordinaire, le Conseil des ministres, présidé par Fritz Alphonse Jean, Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a adopté le lundi 14 avril 2025,un budget d’investissement exceptionnel de 36 milliards de gourdes, qualifié de « budget de guerre ».
Ce budget spécial vise à répondre à l’urgence sécuritaire, sociale et humanitaire que traverse le pays, en allouant les ressources aux secteurs jugés les plus prioritaires.
Selon les détails communiqués, 37 % du budget, soit plus de 13 milliards de gourdes, seront consacrés au renforcement des forces de sécurité, incluant la Police nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti, les services de renseignement, ainsi que l’achat d’équipements spécialisés. L’objectif est clair : lutter contre les groupes armés qui déstabilisent le pays et restaurer la sécurité publique.
Une autre partie importante du budget, soit 17,24 %, est destinée à des projets d’aménagement de la bande frontalière. Il s’agit notamment d’améliorer le contrôle territorial et de mettre en place une gestion plus efficace des flux migratoires, dans une région stratégique et sensible.
Soutien aux secteurs sociaux
Le gouvernement n’a pas négligé la dimension sociale de la crise. Ainsi, 16,43 % des fonds seront dirigés vers des programmes sociaux prioritaires, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’assistance humanitaire et de l’aide aux populations vulnérables.
Dans son communiqué, le CPT affirme que ce budget spécial représente une volonté claire de l’État d’agir de manière décisive face aux défis multiples qui secouent le pays. Il marque également une avancée dans la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Transition, en particulier en ce qui concerne le rétablissement de la sécurité, la relance des services publics et la préparation aux élections à venir.
Le Conseil Présidentiel appelle enfin à l’unité nationale, à la solidarité et à l’engagement de tous les secteurs de la société, condition essentielle pour mener à bien cette nouvelle phase de redressement national.