La presse haïtienne est en état de choc après l’enlèvement de Roger Claudy Israel, propriétaire de RC FM, et de son frère Marco Israel par des gangs armés à Mirebalais. La situation s’aggrave avec la disparition de Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l’Amérique (VOA), parallèlement les hommes armés poursuivent leurs violentes attaques contre d’autres travailleurs de la presse dans la région.
Le drame a éclaté lundi dernier, lorsque des hommes armés dirigés par Jeff Larose, alias « Jeff Gro Lwa », et Wilson Joseph, alias « Lanmò San Jou », ont envahi la commune de Mirebalais. Des centaines de détenus ont été libérés, des maisons incendiées, et plusieurs civils tués ou pris en otage. C’est dans ce chaos que Roger Claudy Israel, ancien journaliste de Radio Ginen, a été attaqué à son domicile, capturé avec son frère Marco. Une vidéo glaçante a été diffusée, montrant les otages sous la menace d’armes automatiques, provoquant une vague d’indignation dans le milieu journalistique haïtien.
Dans ce climat de violence inouï, Christophe Collègue, un autre journaliste bien connu, est porté disparu. Sa maison a été incendiée, et sa famille est sans nouvelles depuis l’attaque. Son fils, Anderson Collègue, journaliste à Radio Caraïbes a également été ciblé par les gangs. Plusieurs autres journalistes de la région ont été contraints de fuir leurs maisons, devenues des cibles des criminels.
Face à cette escalade, l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) et SOS Journalistes ont exprimé une profonde inquiétude. L’AJH a appelé les autorités à prendre des mesures immédiates pour protéger les journalistes et les médias, soulignant que chaque attaque contre un journaliste ou un média est une atteinte directe à la liberté de la presse et à la démocratie en Haïti.
« Il est impératif que l’État haïtien prenne des mesures concrètes pour garantir la sécurité des journalistes et protéger la liberté de la presse », ont insisté les deux organisations.
Les autorités haïtiennes sont appelées à réagir rapidement pour assurer la sécurité des journalistes, mais aussi de la population civile, qui subit les ravages de cette violence croissante. SOS Journalistes et l’AJH exigent la libération immédiate de Roger Claudy Israel, de son frère Marco, et de tous les autres otages détenus par les gangs. Ils demandent également un renforcement de la sécurité dans les zones affectées, ainsi que des actions concrètes pour protéger ceux qui risquent leur vie pour informer le public.
La situation à Mirebalais met en lumière les défis majeurs auxquels est confronté le journalisme en Haïti. Les journalistes, déjà exposés à de nombreuses menaces, sont désormais pris pour cibles par des groupes armés, sans protection adéquate. La liberté d’expression, pilier essentiel de la démocratie, est sérieusement menacée par l’impunité des gangs.
L’AJH et SOS Journalistes soulignent que la protection des journalistes doit devenir une priorité nationale. La presse libre et indépendante est indispensable à la démocratie. Sans elle, Haïti court le risque de sombrer davantage dans la violence et l’incertitude. Les médias jouent un rôle fondamental dans la défense des droits humains, la vérité et la justice.
Les autorités haïtiennes doivent agir sans délai pour garantir la sécurité des journalistes et assurer que la presse puisse continuer à exercer librement son rôle essentiel. La situation actuelle appelle une réponse rapide et décisive pour mettre fin à l’impunité et garantir un avenir plus sûr pour les journalistes en Haïti.