Crise: Le pouvoir politique en Haïti, fragilisé par la violence, selon Maria Isabel Salvador

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Image Maria Isabel Salvador

La cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Maria Isabel Salvador, a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 21 avril 2025, lors de la 15e réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la crise haïtienne. Elle a évoqué un contexte national en décomposition, risquant d’atteindre un point de non-retour, et accusé certains acteurs politiques d’exploiter la crise sécuritaire pour affaiblir davantage le pouvoir en place.

Dans son intervention, la diplomate s’est montrée pessimiste quant à la possibilité d’une solution durable sans un appui fort et continu de la communauté internationale. « Les autorités nationales ont intensifié leurs efforts, dans la limite de leurs moyens, pour renforcer les forces de sécurité et améliorer la coordination entre la police, les Forces armées d’Haïti et la Mission multinationale de soutien à la sécurité », a-t-elle déclaré. Néanmoins, elle souligne que ces efforts restent insuffisants face à l’emprise croissante des gangs armés, qui contrôlent désormais une grande partie de la capitale et élargissent chaque jour leur territoire.

Maria Isabel Salvador dénonce également une scène politique minée par la manipulation, la corruption et la mauvaise gouvernance. Selon elle, certains groupes instrumentalisent la violence pour conserver ou conquérir le pouvoir. Elle appelle le Conseil de sécurité à prendre des mesures fermes et adaptées, estimant qu’il est « essentiel que toute action renforce les institutions de sécurité, dans le respect de l’État de droit, sous autorité civile, et en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains ».

Par ailleurs, la représentante de l’ONU salue les initiatives du gouvernement haïtien, notamment les consultations nationales liées au référendum, à la conférence nationale, ainsi que les démarches du Conseil électoral provisoire (CEP) en vue de la tenue d’élections avant le 7 février 2026.

Mais elle reste claire, la situation sécuritaire et politique demeure extrêmement fragile. Selon elle, le véritable défi réside dans le renforcement effectif de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission multinationale dirigée par le Kenya, afin de contenir l’expansion des gangs, dont la montée en puissance ne faiblit pas.

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